Cela fait maintenant plus d’une semaine que je suis rentrée, un bilan sur cette expérience est donc de rigueur.
En cinq mois, personne ne change radicalement. Mais quand on passe quelques mois à l’étranger, on change forcément un minimum. C’est donc le thème de cet article aujourd’hui : qu’est-ce que j’ai appris, quels changements ai-je pu constater depuis mon retour,…
Changement dans ma personnalité
Plus calme
La première chose que j’ai remarqué à mon retour de Finlande était ma manière de réagir. Je me trouve plus calme / tolérante qu’avant mon Erasmus. Exemple concret : je conduisais beaucoup et par conséquent, je râlais aussi beaucoup, BEAUCOUP, au volant. Mais depuis que je suis rentrée, les gens ont beau me faire des queues de poissons ou des refus de priorité, je n’ai aucune réaction.
Peut être que je suis encore dans l’euphorie d’avoir retrouvé ma voiture, qui m’avait tant manqué (puis que marcher 1 heure tous les jours pour aller à l’université et étant limitée en déplacement pendant des mois tout en sachant pertinemment que me voiture m’attend en France c’est…frustrant).

Lâcher prise
Avant de venir en Finlande, j’étudiais à Clermont Ferrand mais j’avais également un job étudiant. Je courrais partout, je n’avais jamais un jour où je n’avais besoin ni d’aller à l’université ni d’aller sur mon lieu de travail, je devais conjuguer journée de travail et devoirs, BREF : j’avais une vie bien chargée.
En venant en Finlande j’ai vu mon emploi du temps et ça m’a fait très bizarre au début : j’avais en moyenne 10 heures de cours par semaine et ma plus grosse semaine n’était composée de seulement 18 heures de cours. Ce semestre m’a donc permis de prendre du temps et d’apprendre à lâcher prise.
Cela s’applique aussi aux projets de groupe que j’ai eu à faire. Avant, à chaque projet de groupe, je me plaçais plutôt en positionnant de chef de groupe, j’établissait des listes des tâches à effectuer, etc. Mais en Finlande, en voyant que je n’avais AUCUNE connaissance en finance par exemple, je ne me suis pas mise une pression phénoménale : je me suis simplement dis que d’autres personnes seraient plus qualifiées et qu’elles sauraient quoi faire pour mener à bien ce projet. Je n’aurai jamais lâcher prise comme cela avant.
Ouverture d’esprit
Vivre à l’étranger est assez difficile par rapport au fait que l’on est loin de ses proches. On n’est pas seuls non plus puisqu’il y a tout les autres étudiants Erasmus, mais ce n’est pas forcément des gens avec qui on a des points communs.
Ce n’est pas parce que l’on fait tous un échange Erasmus que l’on va forcément devenir ami. C’est-à-dire que dans un autre contexte, peut-être qu’on ne se serait jamais adressé la parole.
Alors Erasmus c’est aussi ça : passer au-delà de ses préjugés, découvrir d’autres personnes, sortir de sa zone de confort et faire de superbes rencontres.
Par exemple, j’étais le genre de personne à préférer les concerts plutôt que d’aller danser dans une boîte de nuit. J’avais horreur de ça. Mais à Pori il n’y avait au début qu’un nightclub pour sortir. Alors pour ne pas vivre mon Erasmus enfermer dans ma chambre, j’ai du m’adapter. Et au final, j’ai passé d’excellents moments avec les autres étudiants Erasmus dans des clubs.

Progrès en anglais ?
En général, l’objectif principal lorsque l’on part à l’étranger, c’est de progresser en anglais.
J’aurais adoré vous écrire que ce semestre m’a permis de faire d’énormes progrès en anglais et que je sens un réel changement…mais non.
Je ne crois pas avoir progressé en anglais, ou alors je ne m’en rend pas encore compte pour le moment… J’avais un niveau C1 avant de partir et je ne pense pas que cela ait changé.
La première raison est le nombre énorme de français à Pori. Sur une quarantaine d’étudiants Erasmus, plus de la moitié étaient français. J’étais très déçue en arrivant en Finlande car j’avais réellement en tête que je ferai des progrès en anglais durant ce semestre mais en étant entourée de français c’est très compliqué. Avec mes amies venues de l’UCA également, nous avons donc fait en sorte de parler anglais au maximum. Nous évitions de passer du temps avec les autres français pour plutôt passer du temps avec des italiennes, des espagnols et d’autres nationalités avec lesquelles on pouvait communiquer en anglais. Mais au final, avec tous les différents accents et niveaux, on utilise des phrases et du vocabulaire relativement simples et ça ne fait pas progresser.
La deuxième raison est qu’il s’agit de la Finlande. Certes, les finlandais ont un bien meilleur niveau en anglais que les français. Cependant cela ne veut pas dire qu’ils ne font pas de fautes. Ils utilisent également un vocabulaire et des phrases très simples. En plus, les finlandais ne sont pas réputés pour être bavards alors cela n’aide pas non plus !
En revanche, à défaut d’avoir progressé en anglais, j’ai gagné en confiance. Même si je savais que j’avais un bon niveau d’anglais, je n’osais pas parler avant de partir en Finlande. Par exemple, je vais souvent à Londres avec ma maman mais à chaque fois je n’ose pas parler et je la laissais se débrouiller seule. Maintenant je n’ai aucun problème à parler en anglais, que ce soit pour discuter avec quelqu’un, commander dans un restaurant, demander un renseignement, expliquer quelque chose, ou bien aller me faire tatouer en Pologne !
Changement de projet pour la suite de mes études
Quand je suis partie à l’étranger, j’avais pour projet de faire ensuite un master en Communication pour me spécialiser en communication interne. Mais, au cours de ces derniers mois, ce projet a changé !
Je pense que la Finlande a joué un rôle important dans le choix de mon master. D’une part, j’ai étudié de nouvelles matières : management, planification budgétaire, photographie, Business Communication Skills,… Les cours que j’ai suivi à SAMK m’ont permis de savoir que je voulais faire plus que « seulement » de la communication pour mon master. J’avais envie d’apprendre plus de choses et des choses variées. Alors, toujours dans cette optique de travailler en communication interne, j’ai décidé de faire un master dans le domaine des Ressources Humaines.
Puis, la pédagogie de la Finlande m’a vraiment plu, en particulier pour l’importance de la pratique et l’accompagnement/la taille des effectifs. Je n’avais donc pas envie de faire un master à université au sein d’une promo avec énormément d’étudiants. En septembre prochain je vais donc rejoindre l’ECEMA, une école de management à Clermont-Ferrand. Puisque je retrouverai notamment les petits effectifs que j’ai eu en Finlande (la promo est faite de 15-20 personnes) et l’importance de la pratique (puisque que la formation s’effectue en alternance).
Bilan sur cette expérience
La Finlande est un pays merveilleux et j’ai hâte d’y retourner. J’adore Helsinki et l’importance qui est accordée à la nature. L’université d’accueil est formidable. Les tuteurs facilitent vraiment l’échange et il n’y a aucune raison de s’inquiéter : on peut juste profiter de son Erasmus au maximum. J’ai rencontré des personnes incroyables et je suis impatiente de les revoir. C’était une superbe expérience.
En revanche si je devais refaire un semestre à l’étranger, je ne pense pas que je retournerai dans un pays aussi froid ! J’ai adoré vivre un véritable hiver finlandais mais je n’ai pas envie de subir ça à nouveau haha
Pour conclure sur cet article, c’est assez bizarre de rentrer en France. Toute ma vie d’il y a cinq mois m’attendais exactement comme je l’avais laissé. Comme si cet Erasmus n’avait jamais eu lieu. Mais bon, il faut bien sûr laisser le temps passé avant de vraiment se ré-adapter ! Et il est fort probable que je sois dans la fameuse phase où l’on rentre dans son pays d’origine et que l’on a à nouveau un « choc culturel », comme on peut le voir sur les schémas en dessous.